Jean-Christian Lambelet est né à Lausanne en 1938. De ses quatre grands-parents trois étaient suisses allemands et un vaudois.
Il a une licence en économie politique de l’Université de Lausanne. Il a un Master et un Doctorat en économie de la prestigieuse Université d’Harvard
Il a été aussi Research and teaching fellow à Harvard, professeurs assistant à l’Université de Pennsylvanie, consultant près l’OCDE, (L’organisation de Coopération et de Développement Economique en Europe)
En 1972 il est nommé professeur au Département d’économétrie et économie politique (le DEEP), Ecole des HEC, Université de Lausanne, jusqu’à votre retraite en 2004.
il a écrit et co-écrit une vingtaine d’ouvrages dont ci-dessous aux éditions Slatkine:
De la Suisse pendant la guerre, Son image et le rôle de celle ci dans l’affaires des fonds en déshérence, 2011
La Grande dépression des années 30, 2011
La Grande Récession et la crise financière de 2007-2009, Origine, déroulement et conséquences, 2011
Qui a tué le secret bancaire? Et autres essais, 2014
Le Franc fort, la politique de la banque nationale et sa fortune, Péripéthies et imbroglios monétaires en Suisse, 2016
De la Démocratie Directe en Suisse, 2019
Dans cette interview Jean-Christian Lambelet, économiste et spécialiste du système politique Suisse répond aux nombreuses questions de France Liberté et explique comment fonctionne la Démocratie Directe sur le territoire helvétique :
1. Vous dîtes, je cite, que l’origine de la démocratie directe remontent à l’athène antique, quelques cités italiennes de la renaissance et à la révolution françaises pour ses idées, en plus des Landsgemeinden alémaniques du 13ème siècle. Est-ce que selon vous, la démocratie directe en Suisse s’est aussi développée sur le terreau d’une très grande méfiance de la population notamment des cantons primitifs envers les menaces extérieures, les seigneurs, qui cherchaient à étendre leurs pouvoirs, et que ces gens de bon sens (on parle aujourd’hui du sens paysan) étaient en contact avec les éléments, donc plus à même de savoir ce qu’est vraiment la Liberté et donc de décider de leur propre destinée?
2. En grande ligne comment fonctionne la démocratie directe en Suisse? Il y a le référendum et l’initiative populaire, qui peut faire quoi et dans quels délais?
3. Vous dîtes que la démocratie directe suisse est un système politique gouverné par un ensemble de règles précises, contraignantes et limitatives, de quelle nature sont-elles?
4. Vous pouvez expliquer le principe d’unicité de la forme et de la matière et les règles internationales impératives?
5. Quelle est la différence entre référendum et initiative populaire?
6. Que signifie le référendum obligatoire et facultatif?
7. En quoi le système de démocratie direct Suisse est un système non plébiscitaire?
8. Vous expliquez dans votre livre que les conditions d’un bon fonctionnement de la démocratie directe est d’avoir un corps électoral susffisamment informé, éduqué, civique et modéré, qu’il y a une période d’apprentissage inévitable, il doit y avoir un consensus suffisamment large et profond sur la légitimité du système et une culture politique mettant l’accent sur la concordance et le compromis. Vous pouvez expliquer ces deux principes?
9. En 167 ans de 1848 à 2015 il y a eu 297 séances de votations fédérales, avec de multiples objets lors d’une même consultation. Dans 50% des cas 1 objet a été soumis mais cela a monté jusqu’à 9. En moyenne, les votations ont lieu tous les 4,2 mois et il y a eu depuis 1976 à 2015, en moyenne 8,9 objets soumis au peuple par année. En Suisse, la population a l’avantage de voter par correspondance, cela été interdit en France en 1975. Quelles sont les précautions de sécurité et de vérifications à introduire pour permettre le vote par correspondance?
10. Lors d’un référendum, il peut y avoir une double majorité requise du peuple et des cantons, cela veut dire quoi et dans quels cas de figure?
11. Le référendum facultatif nécessite 50’000 signatures en 3 mois mois, dans quels cas le peuple à recourt à cet instrument?
12. Quand on parle de contre projet direct ou indirect qu’est ce que cela signifie ?
13. Le peuple, dans le système de démocratie directe Suisse est un vrai contre pouvoir, quels sont ses avantages majeurs?
14. Vous pouvez expliquer pourquoi une initiative populaire rejetée n’est de loin pas nécessairement un échec pour ses initiants?
15. En quoi les arguments de tyrannie de la majorité et tyrannie de la minorité n’ont pas de fondement réels?
16. Le taux de participation s’est situé de 60% à 40% entre 1884 à 2016 et en moyenne à 50%, comment expliquez vous cette baisse relative de la participation?
17. Est-ce qu’une élection des députés à la proportionnelle est indispensable pour le bon fonctionnement de la démocratie directe car on pourrait dire que le consensus est aux antipodes d’un gouvernement de majorité comme en France?
18. Est-ce qu’il faudrait que la France bascule sur un état fédéral, par exemple transformer les départements en états pour que le système de démocratie directe soit en cohérence avec le principe de proximité du pouvoir?
19. Quels sont, selon vous, les inconvénients de la démocratie directe?
20. Le système politique Suisse est un système unique au monde mais étonnamment pas bien connu à l’étranger, est-ce que c’est parce que dans la psyché collective, un petit pays n’a pas trop d’importance ni de valeur?
21. Qu’est ce que vous répondez aux français qui disent spontanément que le système de démocratie directe ne pourrait pas fonctionner en France car c’est un grand pays avec 60 millions d’habitants?
22. Au début de votre livre, vous mettez quelques citations, celle par exemple en 2014 de l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin “ La démocratie directe ne dit pas la vérité, personne n’est tenu à la sottise”. Celle aussi de Numa Droz, Conseiller Fédéral de 1876-1892 “ Quand il se prononce, le peuple Suisse ne se trompe pas souvent” et enfin Micheline Calmy Rey ancienne conseillère fédérale “ L’UE n’a pas l’habitude des consultations populaires, elle en a même très peur” Pourquoi le Conseil Fédéral et certains hommes politiques n’apprécient pas trop la démocratie directe?
23. Les demandes pour une démocratie directe en France sont de plus en plus pressantes notamment récemment avec les Gilets jaunes. La Suisse est connue et reconnue pour ses bons offices, en ce sens quels conseils donneriez-vous aux Français pour faire aboutir ce projet?
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